Au ponton

C’est à Mèze, petite ville portuaire située sur l’étang de Thau, juste en face de la ville de Sète dans l’Hérault, qu’Honda Marine a présenté un semi-rigide aussi attrayant sur le papier qu’amarré. En effet, la marque collabore avec le chantier italien Altamarea pour proposer sa propre gamme de semi-rigides - 4XC Design - allant de 5,90 m à 8,45 m, bien fournie en équipements de série et dotée des dernières avancées du motoriste japonais.

Le HA 27 est un bateau disposant de tous les atouts d’un semi-rigide méditerranéen couplé à la fiabilité d’un V6 de 250 chevaux, en l’occurrence ici le BF 250 dans sa version Sport White. On relève dès le premier coup d’œil une tonture de coque assez plate et une belle largeur (2,90 m) augurant de bons déplacements à bord. La plateforme de bain arrière entourant le moteur est dotée d’une échelle en inox sur bâbord et d’une douchette associée à un réservoir de 80 litres.

L’embarquement peut se faire soit par l’arrière, soit par les flotteurs ou encore par la plateforme située à la pointe avant. La poupe du HA 27 offre un premier solarium aux dimensions très confortables, sur lequel viendront prendre place 2 personnes sans se bousculer. Un peu plus en avant, une banquette en U, avec une assise profonde et sécurisée par deux mains courantes en inox, permettra à quatre passagers de profiter de la navigation sereinement ou bien, après l’installation d’une petite table en son centre, de se restaurer. Des repas pourront être préparés via le bloc cuisine situé à l’arrière de la console : il est doté d’un évier, d’un plan de travail et d’un réfrigérateur. L’ombrage fourni par le bimini augure la capacité du HA 27 à passer du temps sur l’eau, même avec un fort ensoleillement estival. Une fois situés face à la console, le barreur et un passager peuvent prendre place sur une banquette à l’assise enveloppante, en prenant appui sur un repose-pieds bien ajusté. La console est munie de nombreux rangements, aussi bien pour les papiers du bateau que pour les systèmes de communication portables.

En empruntant les passavants profonds d’une trentaine de centimètres, nous trouvons ensuite une assise faisant face à l’étrave. La pointe avant du HA27 abrite pour sa part le plus grand des coins détente, avec un bain de soleil aux dimensions plus que confortables : deux mètres de long par 1,60 m de large ! Un chill-out à ciel ouvert qui recèle deux coffres volumineux, avec capots montés sur vérins, ainsi que la baille à mouillage et son guindeau électrique. Les saisines placées sur chaque flotteur offrent le double avantage de la sécurité et de pouvoir y placer des pare-battages. La delphinière plate au revêtement anti-dérapant assure des amarrages sereins et des embarquements facilités.

En mer

La tramontane soufflant sur le plan d’eau offre des rafales allant jusqu’à 25 nœuds et un clapot d’une trentaine de centimètres, ce qui permettra d’explorer sereinement les qualités du couple carène-motorisation de ce 4XC Design HA27. Installé au poste de barre, coupe-circuit au poignet, on regrette la faible distance assise-volant qui oblige à légèrement se contorsionner pour barrer en position assise, le volant n’étant pas réglable en hauteur. Les commandes de direction et de gaz Honda sont précises : elles ne délivrent pas d’à-coups lors des changements de marche et permettent un dosage fin du régime moteur lors des manœuvres. Le montage de l’écran Garmin de 12 pouces est correct et offre une bonne lisibilité. La prise en main du HA 27 est assez intuitive. Dès les premiers tours d’hélice, on ressent une réponse moteur franche mais pas brutale. La montée en régime jusqu’au déjaugeage, relevé aux alentours de 16 nœuds, intervient avec une légère perte de visibilité pour le barreur sur son environnement. Il faut donc prendre en compte cette particularité et anticiper. Le semi-rigide est stable, les rares oscillations latérales ressenties sont dues aux rafales de vent facilement contrôlables, le fardage étant minime du fait du profil assez bas sur l’eau du semi-rigide. La facilité de barre en navigation est conforme en tout point à ce que l’on peut attendre de l’alliance Honda - Altamarea.

La motorisation, notamment, offre plusieurs atouts dont le déclenchement de l’Ecomo aux alentours de 2000 tr/min, ce qui a pour but de gérer et d’optimiser la consommation lors d’un régime de croisière installé. À une vingtaine de nœuds, la consommation relevée pointe à 30 litres/heure, de quoi enchaîner des milles sans chercher un ravitaillement en urgence. La souplesse du V6 permet de bonnes relances en sorties de virage et ce quel que soit le régime moteur. Avant d’enchaîner les changements de cap, il ne faut pas oublier de prévenir le passager qui se voit pénalisé par l’absence de main-courante à portée de main. Il pourra cependant gagner en stabilité debout, une main sur le solide arceau entourant la console.

La carène, signée Altamarea, encaisse les variations d’angle de manière très régulière. Pas de gîte inattendue et aucun phénomène de contre-gîte ne s’observe, ce qui contribue au sentiment de confiance à la barre. Prévisible et réactif, la vitesse maximale de 37 nœuds est atteinte à 6 100 tours/minute, avec une direction toujours aussi précise et une protection via le saute-vent de bonne facture. Le moteur s’exprime pleinement à chaque plage de régime et les 250 chevaux se révèlent suffisants à une utilisation familiale et raisonnée en termes de consommation. Alors oui, le Honda BF 350 montrera un tempérament un peu plus dynamique, mais l’adéquation du Honda BF 250 à arbre long avec cette coque de 8,45 m fonctionne parfaitement.

Pour conclure cet essai, la circulation à bord, l’agencement et la superficie des zones de détente, tout comme la prise en main et la confiance générale à sa barre séduisent. La simplicité d’utilisation, l’esthétique réussie et le prix attractif sont la preuve que le couple italo-japonais fonctionne.