Essai Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser

Davantage croisière mais toujours sportif !

Comme l’appellation « Cruiser » le laisse entendre, cette nouvelle version du concept GranTurismo se fait plus accueillante dans l’optique des séjours prolongés à bord. Le plan de pont abandonne la configuration walkaround pour donner plus d’aisance à la cabine, mais sans altérer les aptitudes sportives constatée sur le GranTurismo 10.5 dont le 11.0 Cruiser est issu.

Texte et photos Philippe Leblond


 209 000 € sans moteur
 10.6 m
 18
 47,8 nds avec 2 x Mercury 300 ch 4T
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Essai paru le 17/12/2021

Fiche technique

Longueur 10,6 m
Largeur 3,51 m
Diam. maxi des flotteurs 68 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 2 x 350 ch (515,2 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 250 à 2 x 350 ch
Poids sans moteur 2500 kg
Rapport poids/puissance 5,0 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 18
Couchage 2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 650 l
Catégorie CE B
Constructeur Lomac (Italie)
Importateur Stélie Nautic + revendeurs
Droits annuels sur la coque 342 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 302 €



Il y a cinq ans, Lomac lançait le 10.5, premier représentant de la série GranTurismo. Cette dernière compte désormais, avec l’arrivée cet automne des 11.0 et 12.5 Cruiser, six modèles. Le 14.0 en demeure le bateau amiral, ainsi que pour la gamme Lomac dans son ensemble. L’an dernier, le GT 10.5, dont est dérivé ce nouveau GT 11.0 Cruiser, recevait une version plus luxueuse, à l’occasion du 60e anniversaire du chantier milanais. Mais celle-ci possédait une architecture identique à celle du modèle de base. Pour sa part, le Cruiser, bien que conservant la même carène et les mêmes cotes que le GT 10.5, adopte un plan de pont différent. Fini les passavants encaissés autour de la cabine, le pont avant s’élève à hauteur des plats-bords pour augmenter le volume intérieur dans la partie habitable, soit sur un peu plus que la moitié de la longueur. Du coup, l’homologation en passagers du GT11.0 se réduit de 20 à 18. Un déficit pour le moins anecdotique, étant entendu que l’on n’apprécierait pas de se retrouver, ne serait-ce que 18 à bord. Le moment est venu d’embarquer pour détailler cette nouvelle configuration…



 



Au ponton



Au premier regard, en statique, on apprécie les formes harmonieuses du GT 11.0 Cruiser. Une impression qui se confirmera à le voir évoluer en mer lors de la séance photos. Et ce malgré le hard top, un élément pas toujours facile à intégrer à la silhouette d’un semi-rigide. L’encre à poste sur le brion d’étrave, plutôt que sur un davier de delphinière, concourt aussi à la fluidité de la ligne. Il en va de même des plateformes de bain dont le gel-coat blanc se marie parfaitement au blanc des flotteurs et des V8 Mercury. Tel quel, ce choix du blanc nous plaît bien. Il faut aussi savoir que l’option gel-coat de couleur est facturée de 6 000 à 25 000 euros ! Une somme que l’on affecterait plus volontiers à quelques éléments de confort. A commencer par le WC marin dont on peut s’étonner qu’il ne fasse pas partie de la dotation standard. De même que la douche dans la salle d’eau et le chauffe-eau qui va avec, afin de profiter pleinement du programme croisière auquel peut prétendre le GT 11.0 Cruiser.



 



Accéder par la poupe, lorsque le bateau est amarré arrière à quai, est assez commode grâce à la plage de bain plutôt spacieuse malgré la présence des deux moteurs. Le passage dans le dossier de la banquette arrière (à tribord, donc du côté de la douche de pont) facilite bien l’accès au cockpit. Le carré en U laisse la place de circuler pour poursuivre vers les passavants (largeur : 37 cm) pourvus d’un antidérapant « pointe de diamant ». C’est là que commence la différence avec le GT10.5 : deux marches à monter en raison de la cabine pleine largeur, et l’on arrive sur le pont avant qui présente un vaste solarium (213 x 185 cm), dont un fragment est amovible pour laisser entrer la lumière dans la cabine via le capot de pont. Si les passavants sont larges, par contre, on aimerait bien ajouter une main courante le long de la cabine, surtout à l’intention des jeunes enfants qui auront plus de mal que les adultes à s’agripper aux montants du hard top, tant est qu’il y en ait un puisqu’il fait aussi partie des options… L’occasion pour nous de souligner que si les équipements du GT 11.0 Cruiser sont nombreux et de qualité, ils sont hélas souvent en supplément d’un tarif déjà élevé.   



 



L’un des morceaux de choix de ce nouveau Lomac est sans conteste le carré de la poupe qui peut réunir jusqu’à sept convives autour de sa table escamotable (une option qui vaut le détour). Une pression sur le bouton électrique, et elle sort du sol à la hauteur désirée. La vue panoramique sur le décor environnant, la possibilité d’ombrager ce lieu à l’aide d’un taud micro-perforé tendu par des perches en fibre de carbone donnent immanquablement envie de participer au pique-nique. Précisons que la table sert aussi à la conversion en solarium, ce dernier étant des plus spacieux : 155 x 196 cm. La banquette contremoulée renferme un beau volume de coffre pour stocker l’armement de sécurité, par exemple. Au centre du cockpit, trône le leaning-post au dos duquel ou trouve un petit meuble cuisine avec lave-mains, réfrigérateur et plan de travail. Même s’il ne figure pas dans les options, il devrait être possible d’y installer un petit réchaud ou un grill.



 



Le pilote et le copilote prendront place, adossés ou assis, sur deux sièges individuels, avec assise relevable histoire de choisir la position la mieux adaptée aux conditions de navigation. Si le pilote dispose d’un repose-pieds pour barrer assis, ce n’est pas le cas de son acolyte dont les pieds ne seront pas calés. Face au pilote, un tableau de bord dont l’espace est en partie sacrifié à la porte coulissante de la cabine. Cela dit, il comporte l’essentiel, à commencer par des commandes de pilotage en bonne place et un combiné Garmin GPS-traceur-sondeur à écran de 12 pouces. L’afficheur SmartCraft de Mercury et la VHF fixe y trouvent aussi leur place, ainsi que la commande du Joystick Piloting gratifié d’une niche spécifique. Entre ce dernier et la double commande gaz/inverseur électronique des V8, s’intercale l’ActivTrim. La boîte à gants située sous le volant est la bienvenue, même si sur un semi-rigide de 11 mètres, c’est le minimum « syndical ».



 



Enfin, last but not least, la cabine ! Forte de ce nouveau plan de pont, elle prend de l’ampleur. Avec 1,85 m à l’entrée et jusqu’à la couchette, une bonne partie des propriétaires pourront se tenir debout. Ce qui frappe surtout, c’est la luminosité. Quatre grands hublots dont deux ouvrants laissent entrer la lumière naturelle en quantité. De quoi mettre en valeur le mobilier en rouvre (chêne) et le gel-coat uniformément brillant remplaçant avantageusement le vaigrage (pas de risque de dégradation avec l’humidité) qui tend à disparaître sur les bateaux de cette catégorie. Le placard situé à bâbord intègre la sono Fusion et propose un peu de rangement pour les effets personnels, de même que les équipets latéraux qui bordent la couchette double de belles dimensions (192 x 187 cm) et sous laquelle réside le principal volume de rangement. L’identité « Cruiser » ne serait pas la même sans la salle d’eau (hauteur : 1,71 m). Cette dernière comporte un lavabo, dont le robinet avec flexible sert à se doucher, et un WC marin électrique (option) avec son réservoir d’eaux noires. Un bémol, le réservoir d’eau douce de 80 litres risque de s’avérer vraiment juste, que se soit pour les sorties à la journée en équipage nombreux ou pour séjourner à bord en croisière.



 



En mer



Pour sa première mondiale, le nouveau Lomac n’était pas présenté avec la motorisation maxi (2 x 350 ch), mais avec deux Mercury de 300 chevaux. Précisons néanmoins que ces deux V8 détiennent la plus forte cylindrée dans la classe des 300 chevaux, avec 4 600 cm3. Et dès la première accélération, on ne peut que constater la belle santé des hors-bord yankees avec un chono de déjaugeage qui parle de lui-même : 3’’8 !  Belle performance vu le gabarit du bateau. A peine une demi-seconde plus tard, nous sommes à 20 nœuds et l’accélération puissante se poursuit jusqu’à la vitesse maxi obtenue avec le concours du trim : 47,8 nœuds (le bateau a même atteint 49 nœuds lors d’essais Mercury). Et ce avec un hard-top qui ne sert pas l’aérodynamique… Sans lui, les 50 nœuds devraient être aisément de mise.



 



Sur une mer d’environ 80 cm (houle plus clapot) le GT 11.0 Cruiser montre une aisance et un confort remarquables, sans parler d’un pilotage facilité par un équilibre sécurisant assorti d’une tenue de cap rigoureuse. Il convient aussi de souligner la discrétion sonore des V8 Mercury à embase AMS (Advanced Mid Section) ainsi que leur relative sobriété aux allures de croisière. Ainsi, à 3 100 tr/min, soit à 24,7 nœuds, la consommation cumulée des deux moteurs n’est que de 51,2 litres/heure et de 120 litres/heure à 4 500 tr/min, soit à 38,5 nœuds. Ce qui donne des rendements respectifs de 0,48 et 0,32 mille au litre, ratios énergétiques satisfaisants compte tenu de la puissance installée (600 chevaux). La capacité du réservoir d’essence étant de 650 litres, l’autonomie à ces deux régimes est aussi très appréciable : 282 et 188 milles. De quoi partir pour de longues navigations l’esprit tranquille… Par ailleurs, l’agrément de pilotage est bien dans la lignée des sensations procurées par les autres GranTurismo : carène vivante, motricité efficace, évolutivité remarquable, notamment en virage serré avec un grip régulier au service de trajectoires précises et de relances énergiques. Quant au choix de la puissance, deux 300 chevaux nous semblent une très bonne pioche. Mais 2 x 250 ch ou 2 x 350 ch devraient aussi convenir, tant en performances qu’en agrément de pilotage. Et un seul moteur ? A puissance égale, plus cher (97 000 € contre 65 000 €), plus lourd (572 kg contre 504 kg), et inférieur en cylindrée (7,6 litres au lieu de 9,2 litres), face aux deux Verado 300, le nouveau V12 Mercury Verado 600 ne nous semble par un choix pertinent sur un semi-rigide tel que le GT 11.0 Cruiser. Mais seul un essai chiffré pourrait à coup sûr nous permettre de trancher de manière plus objective…     



 



photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser


photo Lomac Gran Turismo 11.0 Cruiser





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances        

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

La silhouette élégante
Les qualités marines et les performances
Le couchage spacieux
Le cockpit convivial
La table du carré escamotable
Pas de repose-pieds pour le copilote
L’absence de mains courantes sur les flancs de la cabine en standard
La capacité en eau douce insuffisante
Le lavabo de la salle d’eau placé très bas
Que le WC fasse partie des options

Face a la concurrence…

Modéle Tempest 1000 WA Clubman 35 Vesuvus 35 FB
Marque Capelli (Italie) Joker Boat (Italie) MV Marine (Italie)
Imporlation Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) HEP (83 – Hyères) AGP Boats (83 – Bormes-les-Mimosas)
Longueur 10,60 x 3,35 m 10,70 x 3,52 m 10,75 x 3,57 m
Nb de personnes 18 16 12
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 246 850 € avec 2 x Yamaha 300 ch 202 800 € (sans moteur) 191 640 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 47,8 nds à 5 900 tr/min
Vitesse de croisière rapide 38,5 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 24,7 nds à 3 100 tr/min
Temps de jaugeage 24,7 nds à 3 100 tr/min
Accélération de 0 a 20 nds 4,3 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 15,1 nds à 2 450 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 56 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 10 h 30 min
Hélice de l'essai Enertia 21’’ inox 3 pales