Au ponton.

La gamme Venom du fabricant grec de semi-rigides Ribco comporte 5 modèles de 30 à 44 pieds, dont le tout nouveau 40 SC (Sport Cabin). Pour la première fois depuis 2015, et à la demande d’une clientèle en quête de plus d’habitabilité, ce long pneumatique de 11,95 m intègre une cabine et relève le défi de ne pas sacrifier une once de sportivité dans l’opération. Il faut rappeler l’héritage offshore de Ribco dont les coques sont dessinées par le légendaire architecte naval Lorne Campbell. Cette figure historique de la course en mer ne totalise pas moins de 11 titres mondiaux obtenus grâce à des coques optimisées pour leur stabilité dynamique et leur excellente tenue dans les mers formées. Esthétiquement cela se traduit par des lignes tendues, une étrave longue et fine, un T-Top en carbone qui ne casse en rien la ligne générale du semi-rigide et deux moteurs hors-bord Mercury Verado V10 passeront à deux Mercury Racing 500 R dans la version de puissance maximale.

L’embarquement des passagers par l’arrière est facilité par la bonne largeur des plateformes de bain entourant le moteur. Située à côté du bloc moteur nous trouvons une ancre sur tribord pour optimiser la tenue des mouillages, une pratique très répandue dans les eaux grecques et turques.  Tandis qu’une plateforme avec son échelle amovible pouvant être placée aussi bien sur bâbord que tribord, facilite une montée à bord de manière latérale un peu en arrière du maître-bau. La poupe est occupée par une vaste banquette en U disposant de coffres conséquents, celle-ci pouvant servir de solarium une fois la table du cockpit abaissée. Le revêtement en teck assure un confort et un niveau de qualité supérieur à l’ensemble du bateau. Les deux rangées d’assises placées sous le T-Top accueillent 4 passagers à l’arrière et deux face à la large console centrale, chacun disposant de repose-pieds et de mains courantes suffisantes. Le fait de placer l’accès à la cabine sur le côté tribord du bateau a permis de ne pas sacrifier l’ergonomie du poste de barre au profit d’une porte coulissante frontale. La console dispose de 3 larges écrans Simrad de 16 pouces, d’un volant réglable, d’une commande des gaz qui tombe sous la main et d’une lecture parfaite des instruments de navigation. Un propulseur d’étrave, une vaste boîte à gants, un pare-brise enveloppant et une finition carbone et Alcantara enrichissent le tableau de bord. En empruntant le passavant tribord, nous voici maintenant face à une petite porte à pantographe qui, une fois fermée, dissimule l’accès de la cabine et contribue à la fluidité visuelle de l’ensemble. Pour Stelios Ladopoulos, cofondateur du chantier,  le choix d’ajouter une cabine à la gamme de modèles Ribco est une évidence : «  Nous voulions répondre à une demande forte de notre clientèle qui souhaite pouvoir passer plus de temps sur l’eau confortablement, sans oublier les skippers qui auront à effectuer de longs séjours à bord.  Le fait de placer l’entrée sur tribord nous a permis de dégager la console et d’agrandir l’espace intérieur, sans néanmoins augmenter démesurément le poids du bateau. » De fait, la hauteur sous barrot est relevée à 1,88 m dans la cabine et passe même à 1,96 m dans la douche. En prenant en compte les presque 2 mètres de largeur du lit, la finition boisée et les deux hublots pour la ventilation, bien que discrète, la cabine du Venom 40 SC ne cache pas ses atouts. En se rendant à l’avant, les mains apprécient le revêtement doux des flotteurs (Orca 866 Hypalon) et les quatre mains courantes par flotteur bien disposées. Une assise deux places située sur la partie frontale de la cabine fait face à un solarium d’une largueur d’1,60m contenant la baille à mouillage, de beaux volumes pour les rangements et une habile trappe pour les amarres sous la plateforme d’étrave. Pour compléter cette visite il convient de citer les taquets de traction en GRP renforcé situés juste au-dessus de la ligne de flottaison pour un remorquage facilité.

En mer.

Le Monaco Yacht Show présente de nombreuses unités qui, amarrées très étroitement, présentent l’avantage de tester la réactivité des moteurs pour quitter la place de port. Et bien que 800 chevaux soient montés sur le tableau arrière, la puissance des Mercury est distillée avec beaucoup de justesse à bas régime. Une fois le port dépassé nous trouvons un plan d’eau haché, avec une houle croisée d’environ 60 cm à 1 m. Idéal pour pousser le Ribco Venom 40 SC à exprimer ses qualités dynamiques. Malgré une légère perte de vision lors du déjaugeage, la visibilité à la barre est dégagée, les assises maintiennent sereinement pilote et passagers. À une vitesse de de 30 nœuds à 4 000 tr/mn, la consommation ne dépasse pas les 171l/h, et 212 l/h l à 40 nœuds. À cette dernière allure ainsi qu’à une vitesse plus élevée, le Ribco Venom 40 SC se montre extrêmement serein à barrer et évolue avec une grande facilité dans une mer désordonnée. De même, lorsque des virages serrés sont effectués à plus de 40 nœuds, le barreur apprécie le confort de barre et la sensation de sécurité que procure la carène équipée de deux steps et de virures très marquées. Le grip est surprenant, mais pas agressif pour autant. Le cap est maintenu de manière précise en ligne droite, l’assiette du bateau fait preuve d’un bel équilibre. Le pare-brise reste sec, tandis que la vitesse maximale est enregistrée à 51,4 nœuds (malgré une coque ayant passé 3 semaines dans l’eau).Il est difficile de rendre la barre tant le plaisir est grand.

Réactivité et maîtrise sont les maîtres mots d’une puissance dosée, couplée à une carène très performante. La possibilité de passer des nuits confortables à bord est un vrai plus.